La consoude officinale


Symphytum officinale ; Noms vernaculaires : Oreille d'âne, Langue de vache, Grande Consoude.

Classification: Famille Borraginacée

Cette plante présente de nombreuses variétés et s'hybride facilement. Cette caractéristique a été largement utilisée en agronomie comme en horticulture. C'est une plante utile et utilisée depuis longtemps pour la production agricole, pour ses vertus thérapeutiques et pour l'agrément des jardins.

Le terme de "consoude", apparu vers 1265, vient du bas latin consolida dérivé de consolidare « consolider, affermir » en raison de ses vertus à cicatriser les plaies (astringent) et à consolider des fractures.

La plante: La consoude est une grande plante vivace de 30 à 130 cm, se trouvant en colonies. Ses grandes feuilles sont alternes, pointues, couvertes de poils raides, se prolongeant sur la tige. Ses fleurs rosées, pourpre clair à foncé, jaune pâle, crème, groupées en cymes scorpioïdes unipare au sommet des rameaux, fleurissent à la mi-mai. Ses fruits sont composés de 4 akènes lisses et brillants.

Écologie : La grande consoude est très commune dans toute la France et dans le reste de l'Europe (Russie, Asie Centrale et en Chine). Elle pousse dans les prés humides, les fossés, sur le bord des eaux et affectionne particulièrement les situations semi-ombragées.

Attention : Avant la floraison, les feuilles de digitale, très toxiques, pourraient être confondues avec celles de consoude mais au toucher la digitale est laineuse et douce alors que la consoude est rêche. Ne pas confondre non plus avec la bourrache (plante de la même famille) mais annuelle de terrain sec, à tige cylindrique, plus petite (20 à 60 cm), à fleur bleues d’avril à septembre.

Propriétés : La racine de consoude contient des glucides (fructanes), des terpénoïdes (mono- et bidesmosides triterpéniques) et des alcaloïdes pyrrolizidiniques (0,2-0,4 %) : lycopsamine, intermédine (monoester de la rétronécine) et leurs dérivés acétylés et de la symphytine (un diester). Elle contient aussi de l'allantoïne, de l'acide rosmarinique et des mucilages (polysaccharides). Les feuilles renferment aussi des alcaloïdes, mais en quantité bien plus faible : 0,003-0,02 %.

Utilisations :

Alimentation humaine : Il est déconseillé de manger quotidiennement de la consoude. En effet, cette plante contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques toxiques pour le foie à haute dose. Pour le professeur de pharmacognosie, Jean Bruneton «La consommation des feuilles en potage est à déconseiller formellement».

 À titre occasionnel, on peut donc consommer :

                les très jeunes feuilles, encore tendres, coupées finement et ajoutées aux salades ;

                les feuilles peuvent être cuites dans des soupes, en légumes, en beignets ;

                les feuilles, riches en protéines et minéraux peuvent parfaitement remplacer l'usage d'épinards dans une variété de préparations culinaires, de plus la consoude n'a pas le défaut des épinards de devenir toxique sous l'influence prolongée de l'air.

Alimentation animale : Grâce au contenu élevé de protéines qu'elle contient, la consoude était utilisée, en Australie et en Angleterre, comme un très bon complément alimentaire pour le bétail. Sa culture est facile et très bon marché puisqu'elle n'a pas besoin de soins particuliers pour prospérer.

Engrais végétal : La consoude est utilisée comme engrais végétal en agriculture biologique. Un petit coin de jardin réservé à la Consoude peut être récolté plusieurs fois par an, procurant une quantité appréciable de matériaux verts riches en matières minérales utilisables de diverses manières (purin, mulch, compost, etc.). Cela permet d’accroître la fertilité du sol et la croissance des plantes.

Comme plante mellifère : Les consoudes sont très nectarifères. Grace à leur forte attractivité, les fleurs sont systématiquement visitées par les bourdons. Ceux-ci percent généralement un trou à la base de la corolle afin d'accéder plus rapidement au nectar. Les abeilles peuvent ensuite en profiter. Sans ce trou, leur langue «trop courte» ne leur permet pas d'accéder au nectar.

Propriétés médicinales : Nous ne traiterons ici pas de ce sujet mais la tradition prête des propriétés hémostatiques, anti-inflammatoires, astringentes, cicatrisantes et émollientes à la racine de consoude.

Culture de la consoude: Pour cultiver de la consoude dans son jardin il suffit de planter une racine de Consoude à 7 ou 8 cm de profondeur, tous les 60 cm (de préférence en bordure du jardin), de la recouvrir de terre. Arroser généreusement. Les abeilles et autres pollinisateurs nous en seront reconnaissants mais n’oubliez pas que cette plante aime les sols frais à humide et les situations plutôt ombragées. En sols séchants, inutile de tenter la culture.

Vous trouverez des plants de consoudes dans les jardineries (souvent sous la dénomination «consoude de Russie») ou dans la nature et on peu la trouver sous forme de graines, et bien entendu sur de nombreux sites de vente sur le Weeb

La consoude de Russie n’est pas une espèce particulière en soi. Sous cette dénomination on trouve diverses populations.

                                  

Consoude en rosette                                                                    tiges velues                                                                                      pied fleuris                                                                                           fleurs                

Consoude en rosette                        détail de la tige                                 consoude officinale                          plant fleurie de consoude

Gilbert Courant

Gilbert Courant     

Publication bulletin n° 510 d’octobre-novembre-décembre 2014                                                                  Retour à la page précédente    

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